Colombie nous voilà, avec Bogota 
Colombie nous voilà, avec Bogota 

Colombie nous voilà, avec Bogota 

Colombie nous voilà, avec Bogota

Après notre super séjour en Amazonie, il était temps pour nous, de découvrir un autre pays, celui de la Colombie.

Oui, cela fait déjà un mois que nous voyageons en Amérique du Sud, un mois que nous partageons des instants magiques, un mois que nous rencontrons des personnes incroyables.

Voyager c’est aussi se nourrir de tout cela!

Nous sommes donc partis en avion depuis Lima vers Bogota, à 5h00 du matin. Heureusement que les enfants sont adaptables, car se lever tôt, faire du trajet en bus de jour comme de nuit, font partis du voyage.

À nous la Colombie!


Bogota son histoire

Bogota, capitale de la Colombie, située à 2 640 mètres d’altitude, se trouve au centre de la Colombie dans une zone naturelle appelée savane de Bogota. 

Bogota vient de Bacatá, nom donné par les indigènes chibchas, mais c’est après avoir obtenu son indépendance en 1819 que la ville prendra le nom de Bogota. 

Bogota fut longtemps une ville de terreur, où il n’était pas question de venir en tant que touriste. Le 9 avril 1948, Jorge Eliécer Gaitán, un homme politique très apprécié du peuple, fut assassiné ce qui initia la révolte d’El Bogotazon. 

Bilan : Une ville détruite : 136 édifices incendiés et 3 000 à 5 000 morts en ville. 

Cette période a permis par la suite à certains révolutionnaires appelés M19 de cultiver cette tension. Et le 6 novembre 1985, ces guérilleros envahirent le palais de justice, y gardant plus de 300 civils en otage. Le lendemain, on dénombra 115 victimes, dont 11 juges de la Cour suprême. Ces révolutionnaires se sont engagés dans un processus de paix en 1989, et se transformera en parti politique en 1990 pour faire partie depuis 2003, de la coalition du gouvernement.

52 ans de guerre civile et une corruption bien marquée…

Fernando Botero 

Nous avons profité de visiter un musée dédié à l’art et aujourd’hui consacré à Fernando Botero à Bogotá avec 123 de ses créations et 85 œuvres d’autres artistes comme Auguste Renoir, Pablo Picasso, Joan Miro, Salvador Dali, Marc Chagall, Max Beckmann, Pierre Bonnard… 

Peintre et sculpteur latino-américain le plus coté au monde, né le 19 avril 1932 à Medellín en Colombie, est l’un des rares à être reconnu de son vivant pour son style propre dissociable de tout courant artistique. Botero fait éclater les formes, les cuisses, les bras, les joues et séduit avec les couleurs chatoyantes et les formes enjouées et démesurées de ses œuvres.

On aime ou on n’aime pas! pour une fois que la femme ne doit pas répondre à des codes physiques bien précis, ça fait plaisir!

Le musée de l’or

Un musée qui permet de comprendre le rapport qu’entretenaient les peuples indigènes avec les métaux précieux. 

Les différents objets présentés révèlent à quel point les peuples indigènes avaient une maîtrise exceptionnelle de la métallurgie, 1500 ans avant l’arrivée des conquistadors. 

Très intéressant de comprendre la manière dont étaient extraits les minerais et avec quelles différentes techniques les métaux étaient travaillés. 

Mais ce qui est incroyable est bien la pensée que les indigenes donnaient à ces matériaux : ils leur donnaient tout simplement un sens. 

L’or est lié au Soleil pour les peuples indigènes,  car l’or est la « sueur du Soleil ». Il est le symbole de pouvoir, ces peuples voyaient en cette matière, son aspect brillant plus que pour sa valeur.

Cela permet de comprendre comment l’or colombien a donné naissance au fameux mythe de « El Dorado ».

Ce mythe est apparu dans la région de Bogotá en 1536 et relayé par les conquistadors, époustouflés par l’opulence et la maîtrise de l’or des indigènes.

La bêtise humaine n’a pas de prix!

Les indigènes savaient utiliser ce que la nature leur offrait, comme des météorites afin de frapper l’or et donner une forme. C’était un matériau précieux venant du cosmos et ayant une symbolique forte pour les populations indigènes.

Ils utilisaient un alliage d’or et de cuivre, appelé « tumbaga » par les conquistadors espagnols.

Cette utilisation de deux matériaux précieux était faite selon un principe dualiste comme le sont le soleil et la lune ainsi que l’homme et la femme.

La pièce maîtresse du radeau Muisca s’expose dans la salle consacrée aux offrandes. On la considère comme l’une des plus réputées du musée pour son raffinement. 

Elle représente les origines du mythe de l’Eldorado.

Aujourd’hui, il ne reste plus que 700 000 personnes indigènes, soit seulement 1,5 % de la population dont 64 langues et 300 dialectes. Une perte humaine considérable!

Visite en vélo d’une ville pleine de couleurs

Le lendemain, une visite de la ville en vélo s’est proposée à nous. Et quelle visite! Accompagnés d’un groupe de 15 personnes et de notre guide, nous avons parcouru la ville sous toutes ses coutures : soit 4 heures de vélo à fond. Côté sport on était pas mal!

Bogota se révèle être une ville où l’art a pris place, notamment avec les nombreux graffitis qui décorent les murs.

La Colombie connaît depuis les années 2000 une révélation artistique avec l’art urbain et le street-art, qui n’est ni plus ni moins une forme d’expression artistique.

Les influences de la culture hip-hop, venant tout droit des Etats-Unis, ont débarquées dans ce pays andin dès la fin des années 1980, ce qui a contribué à l’intégration de cet art urbain au sein de Bogota.

Les autorités publiques vont commencer à tolérer ce moyen d’expression, notamment dans le quartier de la Candelaria (Un quartier colonial rénové au début des années 2000).

L’ancien maire de Bogota, Gustavo Petro (2011-2014), avait œuvré pour la diffusion du graffiti, en commandant notamment de grandes fresques à divers artistes, afin d’encourager cet art urbain.

Le projet de mettre de la couleur dans la ville et de mettre en valeur cet art méconnu, lancé par l’australien Christian Petersen alias Crisp, s’est développé de manière exponentielle depuis cette dernière décennie.

Parmi les artistes les plus connus, voici : 

  • DjLu, 
  • Toxicomano ou APC (Animal Poder Crew),
  • Bastardilla qui met en lumière les enjeux liés aux droits des femmes en Colombie.
  • Guache, propose des fresques colorées inspirées de l’héritage indigène de la Colombie. A l’intérieur de la Bibliothèque Nationale, il a réalisé cette année une fresque illustrant le fameux livre Cent ans de solitude, du prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez.

Ces murs colorés en disent beaucoup sur la situation socio-politique du pays, notamment des revendications politiques ( le conflit depuis ces dernières décennies, la corruption, le métissage…)

Selon Chucho Bedoya, un street-artiste explique que l’art soigne les blessures d’un conflit de longue haleine.

Certains collectifs se mettent en place afin d’investir des espaces vides, de faire venir des artistes pour les repeindre, et de donner un dernier souffle créatif à ces friches, depuis cinq ans déjà, et avec l’aval de la municipalité.

Cette volonté de mettre de la couleur dans vie des gens est également très présent dans les autres villes, notamment à Medellin, Cali ou Barranquilla. 

D’après l’artiste Nice Naranja, comme dans les quartiers les plus pauvres de Bogota, la morosité ambiante laisse place à un accueil chaleureux. L’art est reçu comme une belle façon de rompre avec un quotidien violent  ».

L’art urbain en Colombie est une sorte de thérapie collective où les couleurs prennent le pas sur les inégalités profondes qui structurent encore le pays.

Bogota se révèle également être une ville multi-sociale. La pauvreté extrême se côtoie au luxe. Bien que la ville soit surveillée par l’armée a tout les coins de rues, ici, on sent bien que la corruption est bien présente. Les guérilleros sont bel et bien présents et n’hésitent pas un instant pour agrandir leurs groupes.

Bogota est aussi une ville dualiste, de par la religion omniprésente, mais aussi par des éléments opposés comme la prostitution qui est légale ici! Une ville complexe toujours en mouvement.

Une ville complexe qui ne demande qu’à évoluer! A voir d’ici cette prochaine décennie!

Après avoir fait notre balade en vélo, il était temps pour nous de nous aventurer vers d’autres contrées. Non sans mal, car il nous a fallu se dépêcher en vélo pour arriver à temps au terminal terrestre pour prendre notre bus.

Une course contre la montre, où chaque seconde peut nous aider!

Finalement, nous sommes arrivés à temps, et nous voilà partis pour 4 heures de bus vers la vallée de Leyva. Durant le trajet, les enfants ont pu travailler leurs cours, lire leur livre et écrire leur carnet de voyage.

Voyager c’est aussi savoir déceler les instants utiles pour réfléchir, se reposer et se laisser aller.

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