Carthagène des Indes, une ville qui révèle son passé 
Carthagène des Indes, une ville qui révèle son passé 

Carthagène des Indes, une ville qui révèle son passé 

Carthagène des Indes, une ville qui révèle son passé

Initialement, nous avions prévu d’aller en direction de Rincon del mar à 2h30 à l’ouest de Carthagène, pour se poser… mais le destin en a décidé autrement.

En nous dirigeant en bus vers Carthagène, en plein milieu de la route, nous avons crevé… 

Je me suis dit que cela devait être notre destin d’être bloqués au milieu de nul part, où l’ombre est inexistante et où le soleil brûle. Heureusement, un autre chauffeur de bus arrivant dans le sens contraire, est venu nous aider. 

Avec cet arrêt forcé, et à cause du trafic dense, nous avons pris un peu de retard….

Matt a donc eu la super idée de s’arrêter à Carthagène des Indes, histoire de ne pas rajouter 2h30 de trajet supplémentaire aux 6h30 de route déjà effectuées.

Et quel bonheur de se retrouver au calme dans un super endroit, où nous allions vivre d’incroyables expériences historiques, culturelles, humaines et sur la mer dès Caraïbes. Quel beau programme pour finir en beauté!

Visite de Carthagène

Carthagène est un lieu qui mérite de s’y arrêter et de comprendre son passé.


Cette ville n’a jamais cédait de par les nombreuses attaques, au point qu’elle soit nommée « l’Héroïque ».

À travers les explications de notre guide Goje (alias Gorges en français), durant 7 heures, nous avons pu avoir un regard vrai sur cette ville et son passé. Un guide au top, aussi bien sur le plan historique, que philosophie de vie, et humain. Une belle rencontre qui restera gravée dans nos esprits.

Cathagène s’est doté d’un super plan de défense : une fortification. Il a fallu plus d’un siècle pour construire cette fortification de 1536 à 1657. Elle a été construite pour pouvoir se défendre plus facilement des invasions et des attaques continues face aux armées anglaises et françaises, ainsi qu’à des pirates.

L’une des plus célèbres attaques, fut en 1741, par Edward Vernon qui attaqua Carthagène avec une marine comptant plus de 27 000 soldats, 186 navires de guerre et 2000 canons.

Sir Vernon ne réussira jamais son objectif,  à cause des moustiques et ses maladies causées, ainsi que du manque d’eau.

Ainsi, les Blas de Lezo espagnols, avec seulement 3600 hommes et six navires, ont réussi à vaincre la marine anglaise dans l’un des actes héroïques les plus spectaculaires de l’histoire militaire. 

Quant à la construction, au delà de l’aspect technique, les blocs de pierre, auraient été extraits des récifs coralliens qui se trouvaient sur les côtes environnantes. 

Car bien avant l’emplacement actuel de la mer que nous connaissons, le territoire était entièrement recouvert d’eau.

Certaines légendes disent même que les blocs de pierre étaient collés avec du sang de boeuf, voir même avec le sang d’esclaves noirs.

Aujourd’hui, Carthagène est une ville multiculturelle, à la fois indienne, espagnole, créole. Notre guide insiste bien sur cet aspect, ainsi que le respect que nous devons avoir envers chaque individu sur cette terre. 

Ainsi, beaucoup de langages différents et de syntaxes différentes sont présentées ici.

Un peu d’histoire

L’Histoire de Carthagène se divise en plusieurs périodes dont le point de départ est l’arrivée de Christophe Colomb.

Aucune des quatre expéditions de Christophe Colomb vers le « nouveau monde » n’a fait précisément escale sur la cote de l’actuelle Colombie. Le navigateur n’a en effet exploré que les littoraux du nord du pays lors de son dernier périple.

C’est le Vénézuélien Simón Bolívar qui, en libérant la « Nouvelle Grenade », donnera le nom de Colombie à la région en hommage au navigateur.

Les grandes explorations auront eu comme conséquences, certes de découvrir le monde, mais au prix de nombreuses vies humaines?

La conquête des conquistadors

Carthagène des Indes fut construite sur le site d’un village amérindien déserté : Calamarí qui signifiait « crabes », situé sur une petite île du même nom. 

Son nom – Cartagena de Indias pour la différencier de son homonyme en Espagne – lui a été donné par les conquistadors en référence à la ville espagnole de Carthagène.

Durant la période de la colonisation espagnole, la ville fut un port majeur des Amériques ; c’est ici même que partaient les plus grandes richesses de la couronne espagnole.

Carthagène était une ville puissante, par sa fonction militaire, avec notamment Le Castillo San Felipe de Barajas : une baie d’eaux profondes, fermée par une ceinture de montagnes. Le résultat est un port naturel facile à défendre.

Une conquête par des pirates

Les îles des Caraïbes et les côtes des Amériques étaient alors un dynamique carrefour commercial, appelé le triangle du commerce, reliant l’Europe, l’Afrique et les Amériques. 

Les navires marchands, transportaient des esclaves, du sucre, des métaux précieux, du tabac et du café, sources d’immenses richesses pour les puissances coloniales dominantes : l’Angleterre, la France, la Hollande, le Portugal et l’Espagne. 

Les pirates se sont rapidement adaptés à l’essor du commerce intercontinental, vers 1500 et cela durant 300 ans. 

Au 18e siècle, ils étaient des milliers à terroriser les riches navires marchands, semblant (presque) toujours réussir à échapper aux tentatives de représailles.

En moyenne, on dénombrait sur un navire pirate environ 80 hommes, alors qu’un navire marchand, ne comptait pas plus de 20 hommes à son bord.

La piraterie a prospéré dans des endroits où les équipages pouvaient se reposer et réparer leurs navires, c’est pourquoi les Caraïbes, parsemées de criques cachées et d’îles inhabitées, sont devenues un endroit de prédilection. 

Dans la seconde moitié du 17e siècle, de fréquents sièges pirates furent organisés pour faire main basse sur les villes les plus riches, dont Carthagène en a été la cible. Elle serait tombée sous le contrôle des pirates, avec Sir Francis Drake, un illustre corsaire anglais en 1586. Il causa le siège de Carthagène, et en délogea les conquistadors. 

Pour les amateurs de boissons estivales : L’ancêtre du Mojito s’appelle « El Draque » : c’est une boisson que Francis Drake, célèbre marin britannique, a mise au point pour son équipage en 1586 lors d’un voyage aux Caraïbes. Composé de menthe, citron vert et d’une eau-de-vie proche du rhum.

Il a pu y découvrir le plus important port de la côte, mais surtout sinistre, en mémoire des esclaves. Ils y entraient à mesure que l’or en sortait. 

Pour la définition, le pirate était un hors-la-loi, qui naviguait et pillait les navires pour son compte personnel. Alors que le corsaire, mandaté par un gouvernement ou un souverain, exerçait légalement son droit de pillage.

De par ce commerce, de grands propriétaires y firent construire de magnifiques demeures de style colonial, qui peuvent encore être admirées aujourd’hui. 

Cet âge d’or de la piraterie a pris fin vers 1700, les nations européennes ont commencé à introduire des lois anti-piraterie plus strictes, et finalement en 1717, l’Angleterre offrit l’amnistie aux capitaines et équipages de pirates.

Cartagène, est un donc un vestige de l’époque coloniale.

Une ville riche au prix de la liberté de plusieurs vies. 

1 millions d’esclaves auraient transité à Carthagène et 15 000 000 sur le continent.

Ces chiffres sont bien évidemment en deçà de la réalité car peu de recherches ont pu être effectuées sur le continent africain.

Ces esclaves arrivèrent dans la ville coloniale de Carthagène vers 1500 provenant surtout de la côte ouest de l’Afrique, en particulier de la région du Congo. 

D’ailleurs, il reste encore les traces visibles sur certaines portes, car certaines possédaient des clous, et sachez que chaque clou représentait un esclave. Ainsi, plus il y avait de clou plus il y avait de richesse.

Notre guide insistera sur le fait que l’histoire racontée de nos jour, n’est qu’une faille, et que de nombreux faits historiques ont été cachés durant de nombreuses années.

Aujourd’hui, les locaux souhaitent rétablirent la vérité sur le passé de leurs ancêtres, en faisant notamment disparaître ses statues érigées dans la ville, comme si c’étaient des héros, alors qu’ils n’étaient que des assassins.

Le nom qui reste auprès des locaux est Benkos Bioho, qui lança des attaques répétées sur Cartagena, en tant que chef de la résistance africaine jusqu’à ce qu’il fut finalement tué par acte de traîtrise, par les Espagnols en 1619.

Une personne de couleur, au courage incroyable, dont il revendiquait la liberté de vie!

Carthagène restera une ville à nos yeux colorée, pleine de vie et d’envie de vivre une vie libre.

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