Culture et langage
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Carthagène des Indes, une ville qui révèle son passé 

Carthagène des Indes, une ville qui révèle son passé

Initialement, nous avions prévu d’aller en direction de Rincon del mar à 2h30 à l’ouest de Carthagène, pour se poser… mais le destin en a décidé autrement.

En nous dirigeant en bus vers Carthagène, en plein milieu de la route, nous avons crevé… 

Je me suis dit que cela devait être notre destin d’être bloqués au milieu de nul part, où l’ombre est inexistante et où le soleil brûle. Heureusement, un autre chauffeur de bus arrivant dans le sens contraire, est venu nous aider. 

Avec cet arrêt forcé, et à cause du trafic dense, nous avons pris un peu de retard….

Matt a donc eu la super idée de s’arrêter à Carthagène des Indes, histoire de ne pas rajouter 2h30 de trajet supplémentaire aux 6h30 de route déjà effectuées.

Et quel bonheur de se retrouver au calme dans un super endroit, où nous allions vivre d’incroyables expériences historiques, culturelles, humaines et sur la mer dès Caraïbes. Quel beau programme pour finir en beauté!

Visite de Carthagène

Carthagène est un lieu qui mérite de s’y arrêter et de comprendre son passé.


Cette ville n’a jamais cédait de par les nombreuses attaques, au point qu’elle soit nommée « l’Héroïque ».

À travers les explications de notre guide Goje (alias Gorges en français), durant 7 heures, nous avons pu avoir un regard vrai sur cette ville et son passé. Un guide au top, aussi bien sur le plan historique, que philosophie de vie, et humain. Une belle rencontre qui restera gravée dans nos esprits.

Cathagène s’est doté d’un super plan de défense : une fortification. Il a fallu plus d’un siècle pour construire cette fortification de 1536 à 1657. Elle a été construite pour pouvoir se défendre plus facilement des invasions et des attaques continues face aux armées anglaises et françaises, ainsi qu’à des pirates.

L’une des plus célèbres attaques, fut en 1741, par Edward Vernon qui attaqua Carthagène avec une marine comptant plus de 27 000 soldats, 186 navires de guerre et 2000 canons.

Sir Vernon ne réussira jamais son objectif,  à cause des moustiques et ses maladies causées, ainsi que du manque d’eau.

Ainsi, les Blas de Lezo espagnols, avec seulement 3600 hommes et six navires, ont réussi à vaincre la marine anglaise dans l’un des actes héroïques les plus spectaculaires de l’histoire militaire. 

Quant à la construction, au delà de l’aspect technique, les blocs de pierre, auraient été extraits des récifs coralliens qui se trouvaient sur les côtes environnantes. 

Car bien avant l’emplacement actuel de la mer que nous connaissons, le territoire était entièrement recouvert d’eau.

Certaines légendes disent même que les blocs de pierre étaient collés avec du sang de boeuf, voir même avec le sang d’esclaves noirs.

Aujourd’hui, Carthagène est une ville multiculturelle, à la fois indienne, espagnole, créole. Notre guide insiste bien sur cet aspect, ainsi que le respect que nous devons avoir envers chaque individu sur cette terre. 

Ainsi, beaucoup de langages différents et de syntaxes différentes sont présentées ici.

Un peu d’histoire

L’Histoire de Carthagène se divise en plusieurs périodes dont le point de départ est l’arrivée de Christophe Colomb.

Aucune des quatre expéditions de Christophe Colomb vers le « nouveau monde » n’a fait précisément escale sur la cote de l’actuelle Colombie. Le navigateur n’a en effet exploré que les littoraux du nord du pays lors de son dernier périple.

C’est le Vénézuélien Simón Bolívar qui, en libérant la « Nouvelle Grenade », donnera le nom de Colombie à la région en hommage au navigateur.

Les grandes explorations auront eu comme conséquences, certes de découvrir le monde, mais au prix de nombreuses vies humaines?

La conquête des conquistadors

Carthagène des Indes fut construite sur le site d’un village amérindien déserté : Calamarí qui signifiait « crabes », situé sur une petite île du même nom. 

Son nom – Cartagena de Indias pour la différencier de son homonyme en Espagne – lui a été donné par les conquistadors en référence à la ville espagnole de Carthagène.

Durant la période de la colonisation espagnole, la ville fut un port majeur des Amériques ; c’est ici même que partaient les plus grandes richesses de la couronne espagnole.

Carthagène était une ville puissante, par sa fonction militaire, avec notamment Le Castillo San Felipe de Barajas : une baie d’eaux profondes, fermée par une ceinture de montagnes. Le résultat est un port naturel facile à défendre.

Une conquête par des pirates

Les îles des Caraïbes et les côtes des Amériques étaient alors un dynamique carrefour commercial, appelé le triangle du commerce, reliant l’Europe, l’Afrique et les Amériques. 

Les navires marchands, transportaient des esclaves, du sucre, des métaux précieux, du tabac et du café, sources d’immenses richesses pour les puissances coloniales dominantes : l’Angleterre, la France, la Hollande, le Portugal et l’Espagne. 

Les pirates se sont rapidement adaptés à l’essor du commerce intercontinental, vers 1500 et cela durant 300 ans. 

Au 18e siècle, ils étaient des milliers à terroriser les riches navires marchands, semblant (presque) toujours réussir à échapper aux tentatives de représailles.

En moyenne, on dénombrait sur un navire pirate environ 80 hommes, alors qu’un navire marchand, ne comptait pas plus de 20 hommes à son bord.

La piraterie a prospéré dans des endroits où les équipages pouvaient se reposer et réparer leurs navires, c’est pourquoi les Caraïbes, parsemées de criques cachées et d’îles inhabitées, sont devenues un endroit de prédilection. 

Dans la seconde moitié du 17e siècle, de fréquents sièges pirates furent organisés pour faire main basse sur les villes les plus riches, dont Carthagène en a été la cible. Elle serait tombée sous le contrôle des pirates, avec Sir Francis Drake, un illustre corsaire anglais en 1586. Il causa le siège de Carthagène, et en délogea les conquistadors. 

Pour les amateurs de boissons estivales : L’ancêtre du Mojito s’appelle « El Draque » : c’est une boisson que Francis Drake, célèbre marin britannique, a mise au point pour son équipage en 1586 lors d’un voyage aux Caraïbes. Composé de menthe, citron vert et d’une eau-de-vie proche du rhum.

Il a pu y découvrir le plus important port de la côte, mais surtout sinistre, en mémoire des esclaves. Ils y entraient à mesure que l’or en sortait. 

Pour la définition, le pirate était un hors-la-loi, qui naviguait et pillait les navires pour son compte personnel. Alors que le corsaire, mandaté par un gouvernement ou un souverain, exerçait légalement son droit de pillage.

De par ce commerce, de grands propriétaires y firent construire de magnifiques demeures de style colonial, qui peuvent encore être admirées aujourd’hui. 

Cet âge d’or de la piraterie a pris fin vers 1700, les nations européennes ont commencé à introduire des lois anti-piraterie plus strictes, et finalement en 1717, l’Angleterre offrit l’amnistie aux capitaines et équipages de pirates.

Cartagène, est un donc un vestige de l’époque coloniale.

Une ville riche au prix de la liberté de plusieurs vies. 

1 millions d’esclaves auraient transité à Carthagène et 15 000 000 sur le continent.

Ces chiffres sont bien évidemment en deçà de la réalité car peu de recherches ont pu être effectuées sur le continent africain.

Ces esclaves arrivèrent dans la ville coloniale de Carthagène vers 1500 provenant surtout de la côte ouest de l’Afrique, en particulier de la région du Congo. 

D’ailleurs, il reste encore les traces visibles sur certaines portes, car certaines possédaient des clous, et sachez que chaque clou représentait un esclave. Ainsi, plus il y avait de clou plus il y avait de richesse.

Notre guide insistera sur le fait que l’histoire racontée de nos jour, n’est qu’une faille, et que de nombreux faits historiques ont été cachés durant de nombreuses années.

Aujourd’hui, les locaux souhaitent rétablirent la vérité sur le passé de leurs ancêtres, en faisant notamment disparaître ses statues érigées dans la ville, comme si c’étaient des héros, alors qu’ils n’étaient que des assassins.

Le nom qui reste auprès des locaux est Benkos Bioho, qui lança des attaques répétées sur Cartagena, en tant que chef de la résistance africaine jusqu’à ce qu’il fut finalement tué par acte de traîtrise, par les Espagnols en 1619.

Une personne de couleur, au courage incroyable, dont il revendiquait la liberté de vie!

Carthagène restera une ville à nos yeux colorée, pleine de vie et d’envie de vivre une vie libre.

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Tayrona, un parc préservé

Tayrona, un parc préservé

Après avoir profité au mieux de ces 3 jours à Salento, notre aventure continuait son périple. Il était temps pour nous de partir en direction de la côte Caraïbes.

Après avoir pris un premier bus durant 1 heure, puis un taxi pour se rendre à l’aéroport de Peirerra, puis un avion pour Santa Marta, et enfin un taxi, nous voilà enfin aux portes du parc Tayrona.

Situé sur la côte caraïbes au nord de la Colombiele parc national Tayrona est un site  préservé.

Un parc, refuge d’une biodiversité abondante

La Colombie est considérée comme le pays avec la deuxième plus grande biodiversité au monde après le Brésil. Et, le Parc Tayrona couvre près 15 000 hectares, dont 3000 sont maritimes. 

Notre ressenti

Certaines plages se méritent, et c’est là même tout le sens de ce lieu. Après une randonnée de 3 heures en pleine chaleur, et avec une humidité maximale, nous étions heureux d’arriver sur la plage Brava.

Playa Brava est une belle plage isolée, mais comme son nom l’indique (plage en colère), les courants sont dangereux et la baignade est limitée à la taille.

Nous étions comme Robinson Crusoé sur sa plage ou le film Seul au monde. Rien de tel que de se mettre dans la peau du personnage…et en tribu!

C’est ici même où nous avons passé une nuit, en hamac et face à la plage. Pour la petite histoire, pendant la période de guérilla en Colombie, c’était un petit port d’exportation de choses illicites…

Rien de tel que de se poser et de faire une pause dans le temps.

Le deuxième jour, nous avons continué notre chemin en direction d’autres plages… certes jolies mais bien trop faciles d’accès. Beaucoup trop de monde à mon goût!!!

Le troisième jour, nous avons eu la chance, après avoir super mal dormi, de découvrir une plage qui nous a redonnée le sourire, sans parler des vagues qui ont fait le bonheur de toute la tribu.

Je dirais que le Parc Tayrona mérite d’être parcouru, mais pas en pleine « semana Santa », car il y avait bien trop de monde à mon goût, et malheureusement beaucoup de personnes non respectueuses de site!!!

Je me rend compte à quel point j’ai un caractère d’animal sauvage !

Malgré ces désagréments, le Parc Tayrona de par sa situation géographique, conjugue deux écosystèmes différents : la montagne et la mer. 

Ces différences de température permettent alors la présence d’un écosystème diversifié ( forêt tropicale, forêt sèche, mangroves, forêts de nuages…).

Ainsi, une végétation impressionnante et une grande variété d’animaux protégés comme le single, l’iguane, de nombreux oiseaux, le jaguar qui se peut se dévoiler parfois la nuit, ainsi que de nombreuses espèces qui peuplent les fonds marins.

Nous aurons eu la chance d’observer nos ancêtres, à savoir : le singe hurleur rouge, et les singes capucins, ainsi que d’autres animaux.


Quelques chiffres :

  • plus de 100 espèces de mammifères dont le singe hurleur rouge, les singes capucins, les singes Titi, les Tamarins à crête blanche
  • plus de 200 espèces d’oiseaux dont le toucan coloré des Caraïbes, la buse solitaire
  • de nombreux reptiles dont des iguanes
  • plus de 1 000 espèces marines
  • 770 espèces de plantes.
  • et 110 espèces de coraux.
  • lieu de repos pour certaines espèces d’oiseaux pendant la période migratoire avant de traverser toute l’Amérique Latine.
  • Les tortues, quant à elles, traversent l’océan et choisissent le parc Tayrona pour y pondre leurs oeufs tous les six mois.

Sur le territoire de tribus 

Le parc Tayrona porte le nom des tribus qui occupaient ces terres avant la colonisation espagnole. Les Tayronas ont subi la colonisation peu après que le conquistador Rodrigo Galván de las Bastidas eut fondé la cité de Santa Marta le 29 juillet 1525. 

Des traces de leur civilisation ont été laissées, comme la fameuse Ciudad Perdida (la cité perdue), mais aussi comme Pueblito Chairama à l’intérieur de l’actuel Parc Tayrona.

À la suite de nombreux affrontements et massacres, les Tayronas ont massivement disparus, seulement 20% de la population a survécu à ce drame. Les survivants se sont lors retirés sur les hauteurs de la Sierra Nevada de Santa Marta.

Ces tribus indigènes, descendent directement des indiens Tayronas : Les Kogis, les Kankuamos, les Wiwas et les Arhucas

Nous sommes sur leurs terres. Ils nous ouvrent les portes de ce lieu sacré, à nous de savoir le respecter!

Ces tribus cherchent effectivement à préserver leur traditions ancestrales loin de l’afflux des visiteurs du parc, et ont dû majoritairement se réfugier en plein coeur de la Sierra Nevada de Santa Marta.

Cependant le parc reste, pour elles, un lieu important et ces communautés pratiquent encore aujourd’hui des cérémonies et rituels ancestraux.

Les Koguis

Aujourd’hui, les Koguis vivent dans la Sierra Nevada de Santa Marta, surnommée le “coeur du monde” ou encore la “Pach a Mama”.

Ils se sont confiés comme mission d’être gardiens de la Terre Mère, en préservant consiste l’harmonie, et l’équilibre qui existe entre les hommes et la nature.

Les Kankuamos

La tribu Kankuamo vit dans les contreforts de la Sierra Nevada de Santa Marta. C’est l’une des communautés qui a le plus été affectée par la colonisation car ces territoires étaient plus faciles d’accès. Par conséquent, ils ont dû s’adapter et ont adopté les us et coutumes.

Les Arhuacos

Cette communauté connaît parfaitement la nature, et sont en charge de préserver l’ordre cosmique de la terre. 15 000 personnes vivent dans la zone de Nabusimake à l’ouest de la Sierra Nevada, et jamais trop loin des fleuves pour pouvoir vivre.

Les Wiwas

Cette communauté compte aujourd’hui environ 2 000 habitants et est située dans les plus basses et chaudes terres de la Sierra Nevada de Santa Marta. Les wiwas sont spécialisés dans l’agriculture et le commerce. Ils échangent aussi bien avec d’autres communautés indigènes qu’avec le monde extérieur.

Ciudad Perdida, la cité perdue

Localisée dans la Sierra Nevada de Santa Marta, la Cité perdue est un site archéologique sacré de Tayrona..

Il s’agit du plus haut massif côtier du monde, situé à seulement quelques km de la mer des caraïbes, avec des sommets culminant à plus de 5000 m d’altitude.

Aujourd’hui, il ne reste plus que les ruines archéologiques d’une ancienne ville indigène construite par les anciens Indigène Tayronas.


Déclarée monument national par le gouvernement colombien, cette cité ancestrale a été construite vers l’an 650 après JC et sa population variait approximativement entre 1500 et 2000 peuples indigènes 

Ces communautés ont occupé ce territoire pendant plus de 500 ans, jusqu’à l’époque de la conquête espagnole : événement historique qui a déclenché l’extinction et l’éradication massive de cette communauté indigène .

Cette cité est une véritable œuvre architecturale qui en son temps était le meilleur exemple d’urbanisme au sein des peuples autochtones, car ils ont construit en respectant toutes les réglementations environnementales et de l’environnement, afin que ses habitants puissent profiter d’un environnement totalement sain et spacieux.

L’urbanisme peut aussi s’inspirer de nos ancêtres pour concevoir des lieux sains et respectueux de la nature. Une belle preuve que cela reste possible… il suffit simplement d’apprendre à observer.

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Obésité et pauvreté

Obésité et pauvreté

En Amérique latine, de manière générale

L’Amérique latine est la deuxième région du monde la plus touchée par l’obésité, juste derrière l’Amérique du Nord.

Un quart de la population d’Amérique latine souffre d’obésité, dont 52% des femmes péruviennes et 24% des enfants de 5 à 9 ans. 

Pourquoi donc cette obésité?

Dans les années 1980, des aliments riches et sucrés ont été proposés dans les cantines scolaires, pour contrer la sous-alimentation, et les carences en micronutriments.

D’autre part, la consommation en sucre et en viande est importante depuis longtemps dans ces pays car ils en sont producteurs. Mais durant ces vingt dernières années, la présence massive des aliments ultratransformés a ajouté des aliments gras.

Mesures mises en place

Aujourd’hui, ces pays prennent des mesures pour freiner la consommation d’aliments gras et sucrés : taxation de ces produits au Mexique et labellisation de ces aliments au Chili, pour avertir de leurs risques sur la santé. 

Il est important de noter que la terre produit suffisamment de ressources, pour chacun d’entre nous. Malheureusement, l’homme n’agit que selon son propre intérêt individuel, et non collectif!

Aujourd’hui, au niveau mondial, on s’approche de 3 000 calories par jour et par personne, alors que 2 200 calories seraient suffisantes si les richesses étaient réparties au niveau mondial de façon équitable. 

Au Pérou, voici quelques faits 

Quelques 7 millions de Péruviens vivent dans des zones de forte ou de très forte vulnérabilité à l’insécurité alimentaire en 2018, en raison de phénomènes climatiques récurrents. 

A titre d’exemple, en 2017, 2,5 millions d’enfants étaient exposés aux inondations, 2,7 millions aux sécheresses, 108 000 aux basses températures, et 628 000 étaient touchés par les effets du phénomène El Niño.

Une loi, a été adoptée très récemment, qui prévoit notamment l’interdiction de faire de la publicité pour certains aliments ou sodas dans les établissements scolaires afin de réduire l’obésité des enfants, et de mentionner « l’excès de sucres », « sel », « graisses saturées » ou « graisses totales » ou encore « excès de calories ».

En Colombie, voici quelques faits 

En Colombie, 24,4% des enfants âgés entre 5 à 12 ans sont en surpoids. Et, 1 adulte sur 3 est en surpoids, et 1 adulte sur 5 est obèse.

56,4% de la population présente un certain type de surpoids.

Ces problèmes alimentaires ne sont pas seulement liés à une pauvreté financière. Cette pauvreté est liée à des facteurs tels que l’accès à un bon service de santé, la qualité du logement, le type d’emploi d’une personne, etc.

Il existe différents types de pauvreté et c’est ce que les nations cherchent à mesurer. Ceci est défini comme la pauvreté multidimensionnelle.

Pour 2019, les résultats de DANE ont déterminé qu’au moins 17,5% de la population nationale avait un certain degré de pauvreté multidimensionnelle.

La situation est pire dans les territoires ruraux, là 34,5 % de la population présente un certain degré de pauvreté multidimensionnelle. En ce qui concerne les zones urbaines, la situation est meilleure, puisque 12,3% de la population avait un certain degré de pauvreté multidimensionnelle.

Concrètement, cela donne quoi au quotidien?

Pour vous donner une petite idée, si vous mangez au resto, faites une croix sur l’eau, surtout au Pérou. Il m’est arrivé de devoir prendre un plat sans boisson, car du coca ou autres boissons très sucrées n’étaient seulement proposées. 

L’eau n’étant quasiment disponible qu’en bouteille, les industriels en profitent pour se faire une grosse marge, et proposer des prix plus chères sur cette boisson.

Lorsque nous avions la possibilité de trouver un logement avec cuisine, c’était un plaisir pour toute la famille de pouvoir manger des plats sans viande, et beaucoup de légumes. Car, mise à part quelques rares restaurants, les légumes ont l’air d’avoir été bannis des assiettes.

Cela m’amène donc à se questionner sur l’évolution du rapport à la nature depuis les anciennes civilisations et aujourd’hui!

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Légendes en Colombie 

Légendes en Colombie

El Dorado

Tout le monde a déjà entendu parler de l’El Dorado. Et pourtant, personne ne sait réellement son histoire.

Cette obsession de toujours avoir plus d’or, et d’argent remonte finalement à des époques lointaines, et des cultures bien différentes des nôtres.

L’origine de cette légende prend naissance en Colombie, dans la région de Boyaca au 16ème siècle.

Durant plusieurs siècles, elle sera transmise de génération en génération…

Durant le 16ème siècle, il n’était pas rare d’entendre parler du nouveau monde et de ses quantités d’or incroyables!

Rien de plus intéressant pour l’espèce humaine que de vouloir avoir sa part. 

Le peuple espagnol débarque donc sur le continent d’Amérique du sud en longeant le fleuve Magdalena depuis la côte caribéenne. 

Durant son voyage, Il entendra parler de l’existence d’une lagune sacrée du nom de Guatavita qui se situe dans les terres, et où se pratique la cérémonie « valsa Muisca ».


L’histoire raconte qu’un jeune descendant cacique (le souverain local) s’est vu enfermé dans une cave des semaines durant afin d’être purifié. 

Pour cela, il se recouvre le corps, de miel et de graisse de tortue, puis  d’une faible quantité de poussière d’or et de bijoux en or et en émeraude comme l’on fait ses ancêtres.

À la suite de cela, ses disciples le conduisent sur un radeau, l’emmenant jusqu’au milieu du lac. 

Le cacique se jette alors dans le lac de Guatavita, comme offrande aux dieux, pour rendre à la terre ce qui lui appartient.

Il est dit que, depuis la rive, l’homme ressemble à un dieu et les espagnols le surnomment « El Dorado », dit « le doré ».

Le paradoxe est, qu’à cette époque, c’est le sel et non l’or que vénéraient les Muiscas. On vantait ses vertus de conservation et sa valeur d’échange. 

Il faut savoir que cette population utilisaient l’or pour leurs rituels, mais aucunement avec une valeur marchande. L’or était comme l’argent et le cuivre, des matériaux semblables au soleil, la lune et la terre, qu’ils vénéraient tant.

Belle histoire depuis le regard des Muiscas, et complètement différente depuis celui des conquistadors.

Cependant, les Espagnols et d’autres Européens avaient découvert de telles quantités d’or chez les indigènes situés le long de la côte nord du continent. Ils étaient donc convaincus que l’intérieur des terres abritait un lieu fastueux. 

En 1545, les espagnols arrivent sur le lac Guatavita et tentent de le vider complètement. Il s’avère qu’une fois asséché, des pièces d’or sont apparues le long des rives, dont la pièce maîtresse du radeau Muisca s’expose aujourd’hui au musée de l’or de Bogota. Elle représente les origines du mythe de l’Eldorado.

Mais les espagnols ne trouveront pas d’autre trésor !

Les Colombiens puisent encore aujourd’hui dans ces légendes qui font sens dans leur quotidien. Ils croient aux éléments du soleil, de la lune et de la terre comme éléments de fertilité. Ils possèdent également de nombreuses eaux thermales où ils pratiquent des soins en rapport avec la légende de Bachue.

Cette histoire a ainsi donné naissance au récit d’une cité d’or qui a survécue au fil des siècles. 

L’Eldorado a bouleversé les lieux géographiques, jusqu’à devenir simplement le synonyme d’une source de richesses incalculables, quelque part sur le continent américain.

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Les principales communautés en Colombie

Les principales communautés en Colombie

La Colombie est l’un des berceaux de communautés indigènes qui encore aujourd’hui, perpétuent leurs traditions de plusieurs millénaires.

Les indigènes en Colombie représentent 3,5 % de la population, soit environ 1,4 million de personnes en 2005.

87 communautés indigènes différentes, bien que l’organisation nationale des indigènes de Colombie en décompte plutôt 102, dispersées essentiellement dans des zones reculées du pays, comme la Sierra Nevada ou aux abord de la forêt amazonienne. 

Bien qu’elles bénéficient d’un statut à part et jouissent d’une certaine autonomie institutionnelle leur permettant de perpétuer leur culture, l’histoire les a marquée notamment, par le massacre des conquistadors au 16ème siècle, des conflits armés afin de les déposséder de leurs terres sacrées au profit d’un tourisme peu scrupuleux.

Frise chronologique des peuples indigènes en Colombie


Les communautés des Caraïbes

Installes au bord de la mer Caraïbes et de la frontière Vénézuélienne, les Wayuus (appelés aussi Wayus ou Wahiros) représentent à eux seuls 20% de la population totale des indigènes du pays.  

Cette communauté semble avoir été relativement épargnés par l’arrivée de Conquistadors. Mais elle a subi de nombreuses difficultés, telles que des conflits armés et dès périodes de sécheresse extrême, ce qui en fait de nos jours une population très démunie.

Les communautés de la Sierra nevada

Le massif montagneux de la Sierra Nevada de Santa Marta, est encore aujourd’hui le lieu de 4 communautés indigènes, descendants directs des Tayrona, l’une des plus grandes civilisations précolombiennes de la région : les Koguis qui vouent un véritable culte à « Aluna » (Mère Nature), qu’ils considèrent comme un être vivant à part entière, mère de toute l’humanité, les Arhuacos considèrent les montagnes de la Sierra Nevada comme le centre du monde, les Kankuamos-gardiens de la Sierra », très affectés durant la colonisation et les Wiwas vivent en étroite relation avec la nature et sont également très impliqués dans le tourisme.

Malheureusement, ces populations subissent de plein fouet le tourisme de masse.

Les communautés de la Cauca

Le nom des Guambianos viendrait du mot « Guambia », signifiant un sac traditionnel utilisé par les femmes pour transporter leur nécessaire à tisser, car les femmes Guambianos sont reconnues pour exceller dans l’art du tissage. 

Ils excellent dans « la mode » face à celle occidentale, une manière à eux de se démarquer et d’exister.

Les communautés d’Amazonie

Surnommée le « Poumon de la Terre », l’Amazonie est le berceau de nombreuses tribus indigènes, vivant sur ces terres isolées depuis des millénaires. 

Les Tikunas, concentrés autour du Parque Nacional Natural Amacayaco, non loin de la ville de Leticia, descendraient directement des poissons à qui la divinité Yoi aurait décidé d’offrir une vie terrestre. 

Ils ont été victimes durant plusieurs décennies de violence et d’expulsion. D’ailleurs, les croyances chamaniques ont été petit à petit remplacées par des préceptes évangéliques.

Les Uitotos vivent surtout dans le département de Putumayo et au delà de la frontière péruvienne. Ils subiront de plein fouet l’exploitation du caoutchouc et l’arrivée du commerce de masse au début du 20ème siècle, causant en près de 30 ans la disparition de plus de 40.000 indigènes. 

Les Puinaves sont installés au pied des Cerros, et ont malheureusement perdu de nombreux rituels n’ont pas résisté à l’influence évangélique.

Les Tukanos, installés dans la région de Guaviare et de Vaupés, ainsi que sur le territoire brésilien, se distinguent par leur multilinguisme (Un Tukano parle généralement jusqu’à 4 langues différentes). Cette spécificité est due au fait, que traditionnellement, les Tukanos se marient avec un membre d’une autre tribu, qui généralement, parle une autre langue. 

Les Nukak Maku sont l’une des dernières communautés nomades de Colombie. Ils vivent essentiellement au cœur de la forêt amazonienne. Ils sont également capables d’imiter parfaitement les cris des animaux, leur permettant ainsi d’attirer leur proie facilement. 

Ils ont été malheureusement décimés au fur et à mesure des années à cause des maladies, mais également à cause du conflit armé des guerillas.

Les communautés du Choco

Ils sont dispersés principalement entre les régions de Choco, de Risaralda et Caldas, les Embera Chami constituent la troisième plus grande communauté indigène de Colombie. 

Ils s’étendent bien au delà des frontières, au Panama et en Equateur. 

Les Muiscas

C’est un peuple parlant le chibcha qui a autrefois formé la confédération Muisca située dans les hauts plateaux andins de la cordillère orientale en Colombie.

Son territoire était conforme aux départements actuels de Cundinamarca, Boyacá, Santander et Tolima. Aujourd’hui, la population de Muisca a presque disparu avec certaines communautés de descendants présentes dans certaines municipalités près de Bogotá.

Chaque année, en moyenne, 10 à 20 000 personnes indigènes sont enregistrées par les autorités nationales après avoir été contraintes de fuir leurs territoires. Ce nombre pourrait être bien plus important, car de nombreux indigènes n’ont pas accès à l’enregistrement 

Par conséquent, plus de 60 langues autochtones traditionnelles sont toujours parlées sur le territoire colombien.

Différence entre Mayas, Aztèques et Incas

Attention toutefois de bien faire la différence avec les mayas, les aztèques et les incas… dites-vous que ce n’est pas aux mêmes endroits. Voici une carte de répartition de ces populations.


Grandes étapes historiques de l’Amérique du Sud

Pour ceux et celles qui aiment l’histoire et avoir en tête les différentes périodes importantes en Amérique du Sud, voici une carte très explicite.

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Medellín un lieu pas comme les autres 

Medellín un lieu pas comme les autres 

Notre première journée

Après avoir traversés une partie de la Colombie, nous sommes finalement arrivés à 6h30 du matin à Medellin.

À notre arrivée dans notre logement, ce qui nous a surpris, c’est le nombre de serrures, de grilles, de portes à ouvrir…. Et il en est de même pour les boutiques sur rue, où cette grille fait office de protection!

Seulement ce n’est plus qu’un vestige du passé, d’une époque récente où chacun se barricadait chez soi et craignait pour la vie de sa famille.

Medellin en 2017, était considérée comme la ville la plus dangereuse du monde autrefois.

Aujourd’hui, c’est une ville incroyable, avec ses plus de 2,5 millions d’habitants, car au détour des ruelles, on est surpris de voir cohabiter une ville colorée, dynamique, vivante dans tout les sens du terme, ainsi qu’une ville où l’histoire est marquée sur les vieilles pierres…, ainsi que sur les gens…

Pour se mettre dans l’ambiance doucement, nous avons parcouru le Musée antioquia.

Musée antioquia.

Le Musée d’Antioquia existe comme lieu artistique depuis plus de 100 ans. En 1977, le Musée a changé de nom et devint le Musée d’Art de Medellin, Francisco Antonio Zea. Un an plus tard, Fernando Botero a fait don de ses premières œuvres au Musée et proposa de modifier de nouveau son nom pour devenir le Musée d’Antioquia.

Je vous recommande la visite, car celle-ci vous permettra de voir des œuvres des artistes de la région qui permettront de mieux comprendre la culture « paisa », (Nom donné aux habitants de la région), ainsi que celles de Botéro.

Un oiseau de la Paix contre la violence

À quelques minutes de la Plaza Botero, se sont posés deux oiseaux quasiment identiques sculptés par Botéro. 

L’un est « blessé » et l’autre « rond, fier et vigoureux »…

Voici leur récit :

En juin 1995, lors du marché artisanal, 15 kilos de dynamite ont explosé devant la statue de l’Oiseau de Botero. Un bilan lourd : 30 morts et 200 blessés

La statue de l’Oiseau a été partiellement détruite et Botero a demandé à la municipalité de ne pas « enlever le squelette de la statue, parce que si on l’enlève, on va oublier une fois de plus… »

Il a donc refait une autre statue identique et la placée côte à côte avec l’ancienne, car c’était une façon pour lui d’avoir une certaine victoire face à cet acte terroriste.

Les restes de métal tordu demeurent en signe de rejet de la violence et en hommage aux victimes. 

La nouvelle statue fut appelée « L’Oiseau de Paix » aux côtés de la précédente communément appelée « El pájaro herido” (L’oiseau blessé), pour symboliser la renaissance de la ville et de sa population.

Quelquechose me frappe dans la ville et me montre en pleine face la douleur d’un passé.

Environ 3 600 personnes en Colombie ont subi une amputation en raison du conflit interne, et 26 % des ex-combattants ont été amputés.


Une ville qui nous incite à en connaître plus sur son histoire : direction Museo de Memoria

Deuxième journée, Musée de la mémoire

Il n’existe pas de vérité, il n’y a pas d’histoire complète. Chacun raconte de son point de vue, le rôle qu’elle a joué dans le réseau. Et à l’intersection, les récits sont transformés, enrichis, deviennent plus complexes.

L’exposition Medellin souvenir de violence et de résistance, est le tissu de versions d’une histoire, celle de la violence à Medellin, qui nous a tous touchés de loin ou de près,

Comme toutes les histoires, elle est incomplète, subjective et imparfaite. 

Mais c’est un récit à plusieurs voixcelles des victimes qui ont souffert d’une ou plusieurs formes de violence, celles des assassins parlant avec leurs actes, celles des témoins passifs mais non indifférents, qui racontent ses faits à la troisième personne, celles des acteurs sociaux et politiques qui ont conduit les événements à aller dans un sens ou dans un autre.

Ce musée, est dedié aux victimes du conflit armé qui a submergé la ville, mais aussi la Colombie entière, dans la violence dans les années passées. 

Ce lieu de mémoire, permet de comprendre l’histoire de Medellin, de ses habitants, des événements qui ont marqués la ville : ce côté sombre.

Mais il est aussi l’occasion de montrer de quelle manière la ville essaye de faire table rase du passé, et montrer la transformation de Medellin.

C’est avec une très grande émotion, que nous visitons ce musée avec Léa et Thomas. Les images et les faits sont là… impossible de faire abstraction de tout cela!

Quelques uns des médiateurs dans le musée ont été eux mêmes victimes, et n’hésitent pas à venir vers nous, si nous voulions plus d’informations.

Ce musée permet également de se rendre compte des efforts surhumains entrepris par la municipalité et par les habitants eux-mêmes pour y mettre fin.

Deux exemples de transformations marquantes sont la construction de bibliothèques dernier cri dans les quartiers les plus défavorisés ainsi que le déploiement d’un réseau de transport ultramoderne pour les rapprocher du reste de la ville. 

La maxime du maire est d’ailleurs : « les quartiers les plus pauvres méritent les meilleurs architectes.

Après ce moment fort, il était important pour nous de déconnecter.

Le jardin botanique

Ce parc au nom de Joaquín Antonio Uribe est un lieu d’escapade dans la nature au milieu de la ville. 

On y trouve la Maison des Papillons, le Patio de las azaleas et l’Orquideorama qui est une structure architecturale aménagée pour l’exposition de certaines espèces telles que les orchidées, les broméliacées, les plantes carnivores, les fougères arborescentes, etc.


Se ressourcer avec la nature, cela nous fait tellement de bien.

Direction les lignes du Métro câble

Un voyage se réalise, lorsque nous devenons nous-mêmes des habitants de ce lieu. Du coup, nous voulions traverser les quartiers de la même manière que les locaux : direction le metrocâble.

Véritable enjeu social et environnemental, Medellin a été la première municipalité à exploiter une nouvelle solution de mobilité urbaine en intégrant à son réseau dès 2004, une ligne de transport par câble aérienne. 

Cette nouvelle mobilité urbaine sur le principe du projet « proyecto de Ciudad » a permis de renforcer la cohésion sociale des territoires en reliant des secteurs longtemps isolés.

Le réseau de télécabines s’étend désormais sur 14 kilomètres directement connectés aux différentes lignes du Métro de Medellin par des gares multimodales. 

Chaque année ce sont plus de 220 Millions de personnes qui empruntent le réseau de transport de la ville.

Ce réseau de transport a permis de réduire le taux de criminalité en désenclavant les zones les plus pauvres qui étaient, jusque-là, aux mains des narcotrafiquants. 

Depuis 1995, une politique de reconquête spatiale et de lutte contre la pauvreté, s’exprime par le concept d’« urbanisme social ». 

Cet effort continu a été récompensé en 2013 par le prix de « la ville la plus novatrice », décerné par le Wall Street Journal et deux instituts d’urbanisme, devant New York et Tel Aviv.

Quatre lignes de télécabines permettent de transporter une moyenne de 70 000 passagers par jour.



Le troisième jour, La comuna 13

Accompagnés de notre guide français Ludovic, nous avons parcouru cette étonnante comuna 13, riche d’une histoire qui marquera à jamais la Colombie, pour 120 000 habitants.

Comuna 13 n’a pas toujours été le quartier sûr et merveilleux qu’il est aujourd’hui. Il y a quelques années de cela, cette partie de la ville de Medellín était un chef-lieu du trafic de drogue, où se dessine des visages d’enfants, de familles devenus à jamais des étoiles…

Nombre d’homicides en 1994, 7600 par an et aujourd’hui 394 par an.

Mais de nos jours, ce beau quartier prône fièrement sa libertéà travers le street art et le hip-hop, les habitants racontent l’histoire du quartier légendaire et l’espoir pour l’avenir.

De nombreux graffitis au pied de « L’Escaleras Electricas » (récents depuis seulement 2012), sont incroyables !


Parmi les plus célèbres graffeurs, il y a :

  • Perrograf qui a été à l’initiative du graffiti tour.
  • Takir graffeur francais
  • Cacique nutibara
  • Defos
  • Diez graffiti
  • Nuka
  • Liderazgo
  • Chota13
  • La crespa color (femme)
  • Bicho tdr
  • Dufer

Pour vous aider à vous situer dans l’histoire

Dans les années 1970, la population migra en masse vers les grandes villes pour échapper à la violence dans les campagnes de la Colombie. Les constructions irrégulières se multiplièrent alors à Medellín, notamment dans le quartier de San Javier, l’actuel Comuna 13. À cause de l’insécurité et du chômage, les gangs y prirent très vite de l’ampleur.

Les enlèvements, les extorsions, les homicides, les attaques à la bombe, et le commerce de stupéfiants devinrent le quotidien des habitants de San Javier, ainsi que des conflits sanglants entre l’État et les narcotrafiquants eurent lieu dans ce quartier.

Le conflit colombien était composé de quatre principaux acteurs, divisés en sous-catégories : 

  • les forces armées d’extrême droite (avec par exemple les paramilitaires), 
  • d’extrême gauche (tels les membres des Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia: les FARC), 
  • les narcotrafiquants, 
  • et le gouvernement. 

Le dimanche 6 octobre 2002, l’État colombien lança l’Operación Orión pour lutter contre les cartels, avec des hélicoptères assaillent le quartier et plus de 1000 soldats de l’armée La commune se transforme alors en champ de bataille. Bilan d’après les données de l’état : en 3 jours, de 87 morts, 18 blessés, 350 détenus, mais aussi 95 portés disparus. Après, en réalité, ces chiffres semblent irréels…

Des années plus tard, grâce à l’action de ses habitants, la paix règne finalement à Comuna 13.

Chaque année, les familles des victimes de l’Opération Orión de 2002 s’y rassemblent pour rendre hommage à leurs proches disparus. 

Une autre réalité de cette vie est que depuis les hauteurs de la Comuna 13 domine la zone, dit Escombra, qui est en réalité un cimetière de corps non répertoriés, cachés, une fosse dans laquelle, dans les années 80-90, on a enfoui des centaines de victimes. 

Colline de déchets Moravia

Nous n’avons pas pu la visiter, faute de temps, mais il existe une immense butte de déchets, transformée aujourd’hui à un parc reposant…avec de nombreux projets sociaux.

Cette déchetterie à ciel ouvert, et dont la hauteur avait atteint plus de 30 m de haut,  date d’une époque où la ville balançait tout en vrac et où les plus pauvres tentaient de gagner leur vie en revalorisant ce qui pouvait l’être. C’est en étant sur cette déchèterie, qu’ils ont commencé à y construire leurs maisons, soit plus de 8000 personnes.

Il faut rappeler que Medellin est bâtie dans une vaste cuvette naturelle, dont les versants très pentus sont occupés par les populations les plus pauvres. Encore aujourd’hui, nous avons pu voir des enfants âgés entre 6 et 10 ans travailler…

En moyenne, le salaire moyen à Medellin en Colombie est de 261.54 €. La différence avec le salaire moyen en France est de 88%.

Des milliers d’hectares de favellas (selon le mot utilisé au Brésil) ou de barrios (en espagnol), sont devenus des zones de non-droit, contrôlées par les cartels de la drogue, dont celui de Pablo Escobar, qui fut un des piliers du trafic mondial de la drogue.

Aujourd’hui, pour éviter toute polémique avec des passants, vous n’entendrez jamais aucun guide nommer Pablo Escobar. C’est Voldemort, celui dont on tait le nom pour certain.

Medellin aura été l’un de nos coups de cœur, bien que les conditions de vie des personnes soient inimaginables, il règne ici une volonté de vivre, de colorer la vie, et de ne jamais oublier le passé.

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Colombie nous voilà, avec Bogota 

Colombie nous voilà, avec Bogota

Après notre super séjour en Amazonie, il était temps pour nous, de découvrir un autre pays, celui de la Colombie.

Oui, cela fait déjà un mois que nous voyageons en Amérique du Sud, un mois que nous partageons des instants magiques, un mois que nous rencontrons des personnes incroyables.

Voyager c’est aussi se nourrir de tout cela!

Nous sommes donc partis en avion depuis Lima vers Bogota, à 5h00 du matin. Heureusement que les enfants sont adaptables, car se lever tôt, faire du trajet en bus de jour comme de nuit, font partis du voyage.

À nous la Colombie!


Bogota son histoire

Bogota, capitale de la Colombie, située à 2 640 mètres d’altitude, se trouve au centre de la Colombie dans une zone naturelle appelée savane de Bogota. 

Bogota vient de Bacatá, nom donné par les indigènes chibchas, mais c’est après avoir obtenu son indépendance en 1819 que la ville prendra le nom de Bogota. 

Bogota fut longtemps une ville de terreur, où il n’était pas question de venir en tant que touriste. Le 9 avril 1948, Jorge Eliécer Gaitán, un homme politique très apprécié du peuple, fut assassiné ce qui initia la révolte d’El Bogotazon. 

Bilan : Une ville détruite : 136 édifices incendiés et 3 000 à 5 000 morts en ville. 

Cette période a permis par la suite à certains révolutionnaires appelés M19 de cultiver cette tension. Et le 6 novembre 1985, ces guérilleros envahirent le palais de justice, y gardant plus de 300 civils en otage. Le lendemain, on dénombra 115 victimes, dont 11 juges de la Cour suprême. Ces révolutionnaires se sont engagés dans un processus de paix en 1989, et se transformera en parti politique en 1990 pour faire partie depuis 2003, de la coalition du gouvernement.

52 ans de guerre civile et une corruption bien marquée…

Fernando Botero 

Nous avons profité de visiter un musée dédié à l’art et aujourd’hui consacré à Fernando Botero à Bogotá avec 123 de ses créations et 85 œuvres d’autres artistes comme Auguste Renoir, Pablo Picasso, Joan Miro, Salvador Dali, Marc Chagall, Max Beckmann, Pierre Bonnard… 

Peintre et sculpteur latino-américain le plus coté au monde, né le 19 avril 1932 à Medellín en Colombie, est l’un des rares à être reconnu de son vivant pour son style propre dissociable de tout courant artistique. Botero fait éclater les formes, les cuisses, les bras, les joues et séduit avec les couleurs chatoyantes et les formes enjouées et démesurées de ses œuvres.

On aime ou on n’aime pas! pour une fois que la femme ne doit pas répondre à des codes physiques bien précis, ça fait plaisir!

Le musée de l’or

Un musée qui permet de comprendre le rapport qu’entretenaient les peuples indigènes avec les métaux précieux. 

Les différents objets présentés révèlent à quel point les peuples indigènes avaient une maîtrise exceptionnelle de la métallurgie, 1500 ans avant l’arrivée des conquistadors. 

Très intéressant de comprendre la manière dont étaient extraits les minerais et avec quelles différentes techniques les métaux étaient travaillés. 

Mais ce qui est incroyable est bien la pensée que les indigenes donnaient à ces matériaux : ils leur donnaient tout simplement un sens. 

L’or est lié au Soleil pour les peuples indigènes,  car l’or est la « sueur du Soleil ». Il est le symbole de pouvoir, ces peuples voyaient en cette matière, son aspect brillant plus que pour sa valeur.

Cela permet de comprendre comment l’or colombien a donné naissance au fameux mythe de « El Dorado ».

Ce mythe est apparu dans la région de Bogotá en 1536 et relayé par les conquistadors, époustouflés par l’opulence et la maîtrise de l’or des indigènes.

La bêtise humaine n’a pas de prix!

Les indigènes savaient utiliser ce que la nature leur offrait, comme des météorites afin de frapper l’or et donner une forme. C’était un matériau précieux venant du cosmos et ayant une symbolique forte pour les populations indigènes.

Ils utilisaient un alliage d’or et de cuivre, appelé « tumbaga » par les conquistadors espagnols.

Cette utilisation de deux matériaux précieux était faite selon un principe dualiste comme le sont le soleil et la lune ainsi que l’homme et la femme.

La pièce maîtresse du radeau Muisca s’expose dans la salle consacrée aux offrandes. On la considère comme l’une des plus réputées du musée pour son raffinement. 

Elle représente les origines du mythe de l’Eldorado.

Aujourd’hui, il ne reste plus que 700 000 personnes indigènes, soit seulement 1,5 % de la population dont 64 langues et 300 dialectes. Une perte humaine considérable!

Visite en vélo d’une ville pleine de couleurs

Le lendemain, une visite de la ville en vélo s’est proposée à nous. Et quelle visite! Accompagnés d’un groupe de 15 personnes et de notre guide, nous avons parcouru la ville sous toutes ses coutures : soit 4 heures de vélo à fond. Côté sport on était pas mal!

Bogota se révèle être une ville où l’art a pris place, notamment avec les nombreux graffitis qui décorent les murs.

La Colombie connaît depuis les années 2000 une révélation artistique avec l’art urbain et le street-art, qui n’est ni plus ni moins une forme d’expression artistique.

Les influences de la culture hip-hop, venant tout droit des Etats-Unis, ont débarquées dans ce pays andin dès la fin des années 1980, ce qui a contribué à l’intégration de cet art urbain au sein de Bogota.

Les autorités publiques vont commencer à tolérer ce moyen d’expression, notamment dans le quartier de la Candelaria (Un quartier colonial rénové au début des années 2000).

L’ancien maire de Bogota, Gustavo Petro (2011-2014), avait œuvré pour la diffusion du graffiti, en commandant notamment de grandes fresques à divers artistes, afin d’encourager cet art urbain.

Le projet de mettre de la couleur dans la ville et de mettre en valeur cet art méconnu, lancé par l’australien Christian Petersen alias Crisp, s’est développé de manière exponentielle depuis cette dernière décennie.

Parmi les artistes les plus connus, voici : 

  • DjLu, 
  • Toxicomano ou APC (Animal Poder Crew),
  • Bastardilla qui met en lumière les enjeux liés aux droits des femmes en Colombie.
  • Guache, propose des fresques colorées inspirées de l’héritage indigène de la Colombie. A l’intérieur de la Bibliothèque Nationale, il a réalisé cette année une fresque illustrant le fameux livre Cent ans de solitude, du prix Nobel de littérature Gabriel Garcia Marquez.

Ces murs colorés en disent beaucoup sur la situation socio-politique du pays, notamment des revendications politiques ( le conflit depuis ces dernières décennies, la corruption, le métissage…)

Selon Chucho Bedoya, un street-artiste explique que l’art soigne les blessures d’un conflit de longue haleine.

Certains collectifs se mettent en place afin d’investir des espaces vides, de faire venir des artistes pour les repeindre, et de donner un dernier souffle créatif à ces friches, depuis cinq ans déjà, et avec l’aval de la municipalité.

Cette volonté de mettre de la couleur dans vie des gens est également très présent dans les autres villes, notamment à Medellin, Cali ou Barranquilla. 

D’après l’artiste Nice Naranja, comme dans les quartiers les plus pauvres de Bogota, la morosité ambiante laisse place à un accueil chaleureux. L’art est reçu comme une belle façon de rompre avec un quotidien violent  ».

L’art urbain en Colombie est une sorte de thérapie collective où les couleurs prennent le pas sur les inégalités profondes qui structurent encore le pays.

Bogota se révèle également être une ville multi-sociale. La pauvreté extrême se côtoie au luxe. Bien que la ville soit surveillée par l’armée a tout les coins de rues, ici, on sent bien que la corruption est bien présente. Les guérilleros sont bel et bien présents et n’hésitent pas un instant pour agrandir leurs groupes.

Bogota est aussi une ville dualiste, de par la religion omniprésente, mais aussi par des éléments opposés comme la prostitution qui est légale ici! Une ville complexe toujours en mouvement.

Une ville complexe qui ne demande qu’à évoluer! A voir d’ici cette prochaine décennie!

Après avoir fait notre balade en vélo, il était temps pour nous de nous aventurer vers d’autres contrées. Non sans mal, car il nous a fallu se dépêcher en vélo pour arriver à temps au terminal terrestre pour prendre notre bus.

Une course contre la montre, où chaque seconde peut nous aider!

Finalement, nous sommes arrivés à temps, et nous voilà partis pour 4 heures de bus vers la vallée de Leyva. Durant le trajet, les enfants ont pu travailler leurs cours, lire leur livre et écrire leur carnet de voyage.

Voyager c’est aussi savoir déceler les instants utiles pour réfléchir, se reposer et se laisser aller.

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Île d’Amantani au bord du lac Titicaca

Île d’Amantani au bord du lac Titicaca

Activité pêche

Avec Ruben,nous sommes partis pêcher vers 8h30 du matin sur le lac Titicaca, de la truite qui peuvent atteindre jusqu’à 14kg et de la perche. Tout le monde s’y est mis, y compris Matt.

L’activité de la pêche est très importante sur le lac, et chaque jour Ruben installe 70 mètres de filets sur lequel est accrochées une roche lourde et une roche volcanique qui flotte pour tendre le filet.

Pureté du lac et activité pêche en alerte.

Malheureusement, le lac souffre d’une pollution chronique au plomb.

L’autre source de pollution provient également des activités « extractivistes » des mines d’or situées à 100 kilomètres en amont, où des milliers de mineurs informels utilisent jusqu’à 15 tonnes de mercure par an pour purifier le métal d’or, des déchets toxiques qui finissent par atterrir dans le Titicaca.

En Bolivie, le président Evo Morales a promis l’investissement de 85 millions de dollars pour assainir le lac du côté bolivien. Cependant, dans les faits rien ne semble être fait, ce qui a agace les paysans locaux.

Depuis des décennies, des scientifiques en partenariat avec les chercheurs boliviens et péruviens, étudient le phénomène et misent sur le totora, un roseau, qui pourrait aussi lui faire retrouver ses couleurs d’antan. 

200 tonnes de déchets quotidiens sont déversées en grande partie dans une rivière qui s’écoule dans le Titicaca.

Le collectif de l’île Amantani

Arrivés sur l’île d’Amantani, les paysages sont à couper le souffle, des cascades incroyables dans un paysage qui semble inhabité. Et pourtant, une fois à quai, nous rencontrons toute la population de cette communauté.

C’est à ce moment là même, que nous avons pris conscience du mot « collectif ».

Toute la communauté, soit plusieurs personnes (hommes et femmes) travaillent ensemble pour réaliser un chemin en pierres de plusieurs dizaines de mètres.

L’entraide est particulièrement importante sur cette île. Nous avons la chance de connaître cela en habitant au Fort, mais en voyant cela, cette communauté donnerait une belle leçon de vie à nous « européens ».

Nous avons pour la plupart, une maison isolée avec cuisine équipée, et du confort plus qu’il n’en faut. Sur cette île, l’électricité est arrivée il y a tout juste 1 an, et la plupart des maisons sont en torchis. Et pourtant, les gens ici ne se plaignent pas et sourient…

Comptons le nombre de fois où nous allumons la lumière sans nous préoccuper de ce que cela représente.

Caractéristiques de l’île

Cette île se caractérise par sa flore avec des plantes arbustives comme la muña, la kantuta, la sauge, la tola et lapatamuña. 

Ici, les communautés travaillent essentiellement la terre avec la culture de la pomme de terre, du maïs, de l’oxalide, du quinoa, de fèves et de petits pois, tout en façonnant un artisanat de textiles et de sculptures sur pierre. 

Parmi ses curiosités, deux miradors dédiés à la Pachamama et à la Pachatata surplombent l’île, d’où l’on peut admirer le lac dans toute son étendue. 

Chaque année, une fête est célébrée en l’honneur de ces deux sites. Pachamama est le lieu où les femmes peuvent aller donner leurs offrandes, et Pachatata est celui des hommes. A la suite de leurs offrandes, tout le monde se réunit au milieu de ces deux sites pour fêtes et danser jusqu’au bout de la nuit.

Ces deux sites révèlent un grand respect pour les communautés locales. A notre tour, nous avons chacun offert de la coca en offrande afin d’exaucer nos vœux.

Des lieux où l’on sent que le temps s’est arrêté et que la nature nous offre ce qu’il y a de plus beau 


La famille Ruben nous a accueillis avec plaisir et nous a fait découvrir l’art de la pêche, de sculpter les pierres, de l’agriculture et du textile.

Autant de compétences que chacun des membres met à profit au sein de la communauté.

A la base, nous ne pensions pas venir sur cette île, car nous voulions faire le canyon de Colca, et nous avons suivi notre instinct en ne le faisant pas. Et quel instinct nous avons eu, car nous avons appris que la route reliant Arequipa – canyon de Colca était fermée suite à un tremblement de terre, causé ces derniers jours….

https://www.mesvaccins.net/web/news/18953-seismes-dans-la-region-d-arequipa-au-perou

Écouter son instinct est primordial dans la vie. C’est ce que les animaux font de mieux, alors pourquoi ne ferions nous pas de même?

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Les différentes civilisations au Pérou

Les différentes civilisations au Pérou

Si vous êtes comme nous, et que vous êtes perdus entre les Mayas, les Aztèques et les Incas, voici un petit récapitulatif de tout ça.

Les Mayas étaient organisés en cités États indépendantes, gouvernées par des familles nobles. Leurs plus grandes cités étaient Tikal et Calakmul (3e – 9e siècle), puis Chichén Itzá (10e siècle – 11e siècle) et Uxmal (10e siècle – 13e siècle).

Les Aztèques avaient construit leur capitale, Tenochtitlan (14e – 16e siècle), à l’emplacement de l’actuelle Mexico. C’était l’une des plus grandes villes du monde, avec plus de 200 000 habitants.

Les Incas vivaient le long de la cordillère des Andes (chaîne de montagnes longeant la côte ouest de l’Amérique du Sud). L’empire inca (13e – 16e siècle) avait pour capitale Cuzco, située au sud. Au 16e siècle, Quito devint la capitale du nord de l’empire.

Dans notre cas, nous nous sommes particulièrement intéressés à la culture Inca du fait de notre voyage.

La civilisation Inca.

La civilisation inca connut son apogée au 15e siècle. Bien que ni l’écriture, ni le fer ni la roue existaient dans cette civilisation, les incas régnaient sur un véritable état monarchique.


Les Incas vouaient un culte au Soleil. Des temples lui étaient consacrés. L’empereur, appelé « Inca », était considéré comme le fils du Soleil.

La civilisation de Caral de 3000 à 1800 av. JC, fait partie des plus anciennes civilisations d’Amérique connues à ce jour. La majorité de la civilisation était établie sur la côte nord péruvienne, à 200 kilomètres de Lima.

La culture Chavín de 1000 à 200 av. JC, prend la suite et marque le début du travail du bronze et de l’or en Amérique du Sud.

La culture Paracas de -800 à 200 ap. JC, était établie sur la presqu’île de Paras, sur la côte péruvienne.

La culture Mochica ou Mocche de100 à 700 ap. JC, s’est établie le long de la côte nord du Pérou. Mais une succession de tremblements de terre et de crues catastrophiques dues au phénomène d’El Niño auraient causé la perte de cette civilisation. La civilisation Mochica serait à l’initiative des sociétés hiérarchisées comme celle des Incas.

La culture Nazca de -200 à 600 ap. JC, faisait partie de la culture pré-incaïque, c’est-à-dire qui précède la culture Inca, et été installée en bordure de la région semi-désertique située entre la Cordillère des Andes et l’océan Pacifique, l’actuel désert de Nazca.

La culture Huari ou Wari de 700 à 1200 ap. JC, M s’est appropriée les terres Mochica, étendant son territoire sur toute la côte péruvienne jusqu’aux hauts plateaux au centre du Pérou. Ce fût une civilisation de grands bâtisseurs, construisant un important système de terrasses pour augmenter la productivité agricole dans les régions montagneuses, ainsi que de nombreuses routes que les Incas emprunteront plus tard…

La culture Chimú de 1000 à 1470 ap. JC était établie sur la côte nord du Pérou.

Ces terres ont été conquises par l’empereur inca Tupac Inca vers l’an 1470, marquant le déclin de la civilisation au profit de la civilisation Inca…

L’origine des incas.

La civilisation Inca et ses ingéniosités architecturales ont captivé le monde alors que finalement cette civilisation ne représente qu’une petite partie de l’histoire du Pérou, soit une centaine d’années…

Les débuts de l’histoire inca.

La civilisation Inca naît au début du XVe siècle, vers 1400, dans la région de Cusco, puis se développe peu à peu sur les côtes péruviennes et la cordillère des Andes.

Selon les légendes, les Incas proviennent des rives du lac Titicaca, avec la naissance de Manco Capac et sa sœur qui seraient sortis de l’écume du lac Titicaca, et auraient migré vers le nord en se ralliant avec quelques communautés quechuas pour prendre le contrôle de Cusco et sa région.

Lorsque l’Empire Inca est à son apogée, ses territoires s’étendent du sud de la Colombie jusqu’au Nord de l’Argentine et du Chili, comprenant au passage l’Equateur, l’intégralité du Pérou et l’ouest de la Bolivie.

Si toutes les routes mènent à Rome en Italie, le dicton est également valable au Pérou, où toutes les routes mènent à Cusco. 

Littéralement « nombril du monde » en langue quechua, Cusco (ou Cuzco), a été la capitale de l’Empire Inca dès les débuts de la civilisation.

L’Empire Inca est aussi connue sous le nom de Tahuantinsuyo, qui signifie « pays des quatre régions » en quechua. Les quatre régions découpaient le Pérou de la manière suivante :

Le déclin de l’empire Inca.

Il est difficile d’imaginer qu’un empire aussi grand et organisé, ait pu être anéanti par seulement moins de 200 espagnols, alors que les Inca étaient plusieurs millions. 


Les incas n’ont opposé que très peu de résistance aux conquistadores, car ils les  considéraient comme des êtres surhumains, avec leurs armes à feu, armures et chevaux.

Les Incas furent vaincus par Francisco Pizarro (1475-1541) et ses conquistadores en 1532-1533. Cette victoire fut possible car l’empire inca était affaibli par une lutte qui opposait depuis 1529 les deux frères Huáscar et Atahualpa, tous deux prétendants au pouvoir impérial. 

La guerre, les maladies apportées d’Europe et les travaux forcés imposés par les Espagnols décimèrent la plupart des Incas en moins de 200 ans.

Les incas proches de la nature.

Les Incas vénéraient trois animaux, symboles que l’on retrouve sur de nombreux éléments.

Le serpent symbolise la sagesse du monde intérieur, ainsi que le début de la vie puisqu’il provient du monde souterrain.

Le puma symbolise la pachamama, la force de la nature et de la Terre. D’ailleurs, la ville de Cusco aurait été bâtie suivant une forme de puma.

Le condor symbolise le monde d’en-haut, l’esprit, et était l’oiseau sacré des Incas, le messager du ciel et de la terre. Le condor avait pour mission de transporter les âmes des défunts jusqu’au ciel. De nombreuses cités Incas, comme celle du Machu Picchu, sont construites en forme de condor.

Les sacrifices humains

Les Incas pratiquaient les sacrifices humains, mais uniquement lors de grands événements tragiques (maladies, catastrophes naturelles), afin d’apaiser les dieux. Ainsi, lors des tremblements de terre qui étaient et sont encore d’actualité au Pérou, des enfants étaient enterrés vivants, ou sacrifiés.

L’Eldorado, un mythe, une légende?


Le mythe de l’Eldorado est évoqué en Amérique du Sud car d’après les histoires, les cités seraient construites en or. Cette légende a attiré au 16e siècle, suite aux récits des conquistadores, de nombreux explorateurs.

Ces récits sont aussi à l’origine de l’expression française « c’est le Pérou ».

Que sont devenus les incas aujourd’hui ?

Les descendants des Incas vivent actuellement en Équateur, au Pérou et en Bolivie. Les descendants des Aztèques vivent au Mexique.

On estime que le Mexique est indien à 10-12 %, le Guatemala à 60 %, le Pérou et l’Équateur à 40 % et la Bolivie à plus de 60 %.

Chaque année, les Péruviens célèbrent le Dieu Soleil lors du solstice d’hiver, le 24 Juin. C’est un des événements les plus importants dans le calendrier inca puisqu’il marque le début d’une nouvelle année, et serait le second festival d’Amérique latine le plus important.

C’est à Cusco que des milliers de personnes venant de tout le pays se rassemblent pour revivre le passé Inca. Bien que la colonisation espagnole, cette fête « Inti Raymi » fut interdite.

Les traditions auront toujours une forte place!

Mis en avant

Les langues au Pérou

Les langues au Pérou

L’espagnol est la langue officielle du Pérou. Plus de 80 % de la population communique donc en espagnol. 

De nombreux dialectes autochtones et anciens existent au Pérou. On les retrouve par exemple dans les endroits reculés de la forêt amazonienne. 

Le quechua est la deuxième langue la plus parlée dans la plupart des régions. Le quechua, est également appelé «Runa simi». 

Pour revenir à l’histoire de la langue. Avec la conquête du Pérou par les Incas au XIVe siècle, le quechua est devenu la langue officielle du Pérou. Bien que l’empire n’ait duré qu’environ 100 ans, les Incas ont répandu le quechua dans des régions qui sont aujourd’hui l’Équateur, la Bolivie et le Chili.

Lorsque les conquistadors espagnols arrivèrent au XVIe siècle après J.-C., le quechua s’était déjà répandu dans une grande partie du continent sud-américain. Les langues continuèrent à se répandre dans des régions qui ne faisaient pas partie de l’empire inca comme la Colombie, le Brésil et l’Argentine.

Bien entendu, vous connaissez tous la marque Décathlon, mais le terme de « quechua » signifie « zone tempérée », utilisé pour désigner la région où cette langue était parlée.

Le quechua est une langue dont les suffixes ont chacun un sens. 

Le dispositif phonétique du quechua est relativement simple avec 3 voyelles et 14 consonnes. Une des grandes particularités est l’absence du genre masculin ou féminin idem pour les nombres. Par contre, c’est une langue qui apporte souvent davantage de précision pour certaines situations comme l’emploi de suffixe pour désigner l’espace.

Le quechua est donc le dialecte le plus parlé. Environ 13 % de la population du pays communique dans cette langue au quotidien, mais reste une langue peu enseignée, même dans les pays à forte majorité comme le Pérou.

Il existe également l’aymara près du lac Titicaca. Entre un et deux millions d’entre eux ne parlent pas du tout l’espagnol. 

Néanmoins, les langues anciennes tendent à disparaître au fil des années, face au développement du Pérou.

Ce multi langage nous prouve encore une fois son importance dans les échanges avec les locaux. Cela nous amène à intégrer l’apprentissage des langues de manière différente auprès des enfants, en accentuant sur le fait de pratiquer régulièrement.

Après 20 heures de cours d’espagnol pour Matt et moi et 10 heures pour les enfants, nous savons déjà échanger avec les locaux et les comprendre.

Ici, il n’y a donc pas de secret, toute la famille échange en anglais et espagnol durant ce voyage. Si bien que parfois, les phrases elles-mêmes deviennent riches de sens. Ce qui nous fait plaisir, c’est de constater l’envie de Léa et Thomas à découvrir d’autres langues et à vouloir les poursuivre par la suite, comme l’espagnol.

Voyager en immersion complète, nous permet de nous révéler et oser apprendre sans limite.